Durant ces vacances, j’ai eu l’occasion de visiter le chantier médiéval de Guédelon, situé sur la commune de Treigny, que je ne connaissais jusque là que par des documentaires. Voici quelques photos prises lors de la visite.
Tout d’abord la maquette en bois du château tel qu’il devrait se présenter vers 2025 et une photo de Ratilly, l’un des château ayant servi de modèle, lui aussi situé sur la commune de Treigny.
Quelques photos de différentes parties du château :
(extrait d’une causerie avec le maître d’oeuvre du chantier)
Le château est bâti sur le modèle des forteresses philippiennes, imaginées par Phillippe – Auguste d’après les châteaux du Louvre ou de Dourdan. Philippe-Auguste, roi de France de 1180 à 1223, fut en effet à l’origine d’une standardisation de l’architecture militaire des châteaux dans ses territoires.
Un château dit philippine est défini par un plan polygonal constitué de hautes courtines maçonnées dont les bases sont souvent talutées ; au pied de ces courtines, un fossé sec, des tours d’angle cylindriques munies d’archères à ébrasement simple et disposées en quinconce suivant les niveaux ; une tour d’angle, plus haute et plus grosse : la tour maîtresse, un châtelet entre deux tours défensif à l’entrée.
(extrait d’une causerie avec le maître d’oeuvre du chantier)
Afin d’ancrer Guédelon dans une réalité historique, les initiateurs du projet ont imaginé que le démarrage du chantier avait eu lieu en 1229. Louis IX, futur Saint-Louis, venait d’être sacré Roi à Reims. Mais trop jeune pour régner, c’est sa mère Blanche de Castille qui assura la régence du royaume jusqu’en 1235. J’ai visité le chantier en 1246 donc. Si la France était alors pleinement dirigée par Louis IX ; localement, la Puisaye est sous le contrôle du baron Jean de Toucy. Elle est encadrée au sud-est par le comté d’Auxerre-Nevers sous l’autorité de Mahaut de Courtenay et au nord par le Gâtinais capétien.
En 1228 Sire Geoffroy, acheta les terres de Guédelon aux moines cisterciens du prieuré de Moutiers.Il s’agit d’une large portion d’espace naturel mettant à disposition toutes les matières premières nécessaires à la construction d’un château : pierre (du gré ferrugineux), bois, terre, sable, argile…
Suite à ses faits d’armes au sein de l’ost de Blanche de Castille, réunie pour écraser la rébellion des grands barons en 1228, Geoffroy de Guédelon obtint le droit de « bastir chastel » de son suzerain direct, Jean de Toucy.
En 1229 (1998), des carriers, tailleurs de pierre, maçons, bûcherons, charpentiers, forgeron, tuiliers, charretiers, vanniers, cordiers commencèrent à bâtir un véritable château fort sous les yeux de milliers de visiteurs (environ 300 000 chaque année).
Prévu pour abriter une trentaine de personnes, dont le seigneur, son épouse et leurs quatre enfants, le château de Guédelon a d’abord une fonction de résidence avec la chambre du seigneur (dans la tour maîtresse), la cuisine, les latrines ou le cellier.
Il a également une fonction de représentation avec la grande salle, au premier étage du logis servant pour les banquets et les cérémonies. La chambre des invités de marque, dans le logis également, est richement décorée pour montrer l’aisance du propriétaire des lieux. L’escalier extérieur du logis accueille à son pied la table de justice où étaient actés les jugements du seigneur, prononcés dans la grande salle.
Enfin, le château a évidemment un rôle défensif avec son fossé sec enjambé par un pont dormant, ses courtines aux murs épais et élevés, les tours d’angle percées d’archères et le chemin de ronde parfois couvert. Le cellier et le puits permettent quant à eux d’envisager un siège.
Le chantier de Guédelon fonctionne 8 mois durant, et est ouvert au public de la mi-mars à début novembre (tous les jours d’avril à août). En plus des visites, le chantier propose des séjours ou des stages ouverts à tous à partir de 16 ans (entre 16 et 18 ans, il faut être accompagné d’un adulte). Pour un particulier la durée du séjour est de 4 à 7 jours maximum. Si l’on est en formation professionnelle initiale ou continue (maçonnerie, taille de pierre, bûcheronnage, charpente), il est possible de signer une convention et d’effectuer son stage pratique sur le chantier. Il faut dans tous les cas disposer sur place d’un moyen de locomotion et trouver son propre lieu d’hébergement.
4 réponses sur « Le chantier médiéval de Guédelon »