

Condamné à deux ans et huit mois de prison pour avoir, durant la période de convalescence consécutive à son empoisonnement, violé les conditions d’un contrôle judiciaire hérité d’une condamnation précédente, l’opposant à Vladimir Poutine Alexeï Navalny est incarcéré dans la « colonie de redressement numéro 2 », dans la région de Vladimir, à une centaine de kilomètres de Moscou.
C’est une prison où le contrôle de l’administration est total, à la différence de prisons dites « noires », où les détenus eux-mêmes se voient déléguer la charge de maintenir l’ordre.
Plusieurs témoignages racontent un rituel du tabassage à l’arrivée dans la prison. En août 2018, 800 détenus de la colonie de redressement numéro 2 ont mené une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements et les tortures, très répandus dans le système carcéral russe.
Les prisonniers « politiques » comme Alexeï Navalny ont droit à une surveillance de tous les instants. Les détenus, en uniformes et le crâne rasé, vivent dans des dortoirs de 60 lits minimum. Les détenus doivent garder en permanence les mains dans le dos et le regard vers le sol, demander l’autorisation pour se gratter ou aller aux toilettes. Les autres prisonniers ont interdiction de parler aux politiques et doivent dénoncer leurs infractions au réglement. Les prisonniers sont maintenus dans un état d’activité permanente, forcés de faire et de défaire leur lit, de plier et de déplier leurs habits, de crier leur nom et la nature de leur condamnation. Une partie importante de la journée – quatre à cinq heures – doit être passée devant la télévision d’Etat. Les détenus ont interdiction de ne pas regarder l’écran ou de fermer les yeux.
Considéré comme présentant un risque d’évasion, l’opposant est par ailleurs réveillé toutes les heures par un gardien qui doit s’assurer de sa présence de manière sonore.
D’après un article du Monde.fr
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