Catégorie : Classe inversée

Une revue à lire

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Ce hors – série propose des articles intéressants. On y relate notamment l’expérience Freinet de mon collègue Mathieu Karl Fonvieille ou la classe inversée (avec encore un autre professeur d’histoire…)

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Les initiatives relatées font rêver… J’aimerai beaucoup enseigner dans un microlycée, par exemple ou dans l’un des 15 établissements se réclamant de l’éducation nouvelle et fonctionnant sur le mode dérogatoire de l’expérimentation.

Un outil pour la différenciation

Un collègue propose une présentation d’expérience avec l’application VoiceThread permettant de créer des diaporama en ligne associant voix et texte. L’élève visualise le diaporama en écoutant le commentaire enregistré du professeur puis enregistre ses réponses aux questions posées par l’enseignant. Il propose ici un exemple sur la rédaction des cahiers de doléance.

Cette application peut être utilisée dans le cadre de la classe inversée mais peut surtout permettre à des élèves « dys » de travailler en classe à leur rythme à l’aide d’un ordinateur et d’un casque microphone.

L’ enseignement programmé de l’école moderne

bande freinet

Après ma visite au Musée National de l’Education, j’ai cherché à en savoir plus sur l’enseignement programmé défendu par la pédagogie Freinet et à acquérir du matériel de l’époque. J’ai donc fait l’acquisition de quelques bandes en mathématiques dont ma femme parle plus en détail ici.

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Pour accompagner l’utilisation de ces bandes en classe, Freinet avait publié deux ouvrages qui sont reproduit sous forme numérique ici et .
Voici l’argumentaire développer en faveur de ces bandes :
« 1°. – Sans préjuger de la valeur pédagogique des bandes programmées, les machines à enseigner sont un incontestable progrès technique.
2°. – Les usagers sont unanimes à constater que l’emploi du matériel programmé n’offre aucun inconvénient et qu’il a de multiples avantages incontestables.
3°. – L’utilisation d’une machine a une très grande importance à notre époque de mécanique.
4°. – Un des grands attraits de la machine à enseigner c’est qu’elle donne à l’enfant une sorte d’autonomie qui le délivre du carcan scolaire.
5°. – L’accord est à peu près unanime pour reconnaitre que le rendement du travail est à peu près d’un tiers plus élevé qu’avec les méthodes traditionnelles.
6°. – Les résultats aux examens sont supérieurs à ceux obtenus par les anciennes méthodes.
7°. – L’éducateur n’a plus besoin de consacrer du temps en classe aux interrogations courantes et aux examens.
8°. – Les éducateurs qui, à la mode américaine, n’ont rien changé à la conception pédagogique et psychologique de la classe sont néanmoins satisfaits des leçons programmées qui leur permettent de mieux suivre leurs élèves et de ne plus perdre du temps en classe à s’occuper des enfants insuffisamment préparés.
9°. – L’examen des réponses fournies par les élèves aux questions posées dans les programmes permet aux professeurs de savoir à l’avance, en préparant leurs cours, sur quels points ils auront à donner des explications complémentaires.
10°. – Les professeurs ont constaté que la préparation préalable par les leçons programmées facilitait leur tâche. Les bandes enseignantes nous permettent de supprimer les leçons telles qu’elles se pratiquent ordinairement, suivies de devoirs et de leçons. Nous retrouvons l’ordre normal scientifique : sur des thèmes donnés et prévus au plan de travail les enfants font des recherches et des travaux pour lesquels nos bandes programmées seront désormais précieuses. La leçon magistrale ne vient qu’après, a posteriori, disons-nous. Nous perdons même l’habitude de l’appeler leçon : elle sera davantage synthèse des travaux des élèves, et réponses à leurs questions, et, de ce fait, totalement profitable.
11°. – On se rend compte avec les bandes que l’explication ne paie pas. Lorsqu’on commence à faire des bandes programmées, on a tendance à expliquer, à essayer de faire comprendre. On interroge les élèves, et en général fort maladroitement.On voit vite à l’usage que l’enfant ne comprend rien à notre verbiage. C’est par l’exercice, l’expérience et le travail que nous corrigeons les déficiences.
12°. – Réduire les heures de cours. Les usagers de l’enseignement programmé américain ont constaté que, par les bandes, les élèves avaient déjà assimilé les concepts et les principes fondamentaux et qu’ils pouvaient, de ce fait, réduire les heures de cours, ce qui permettra aux professeurs de mieux approfondir et élargir leur enseignement.
13° – Tous les utilisateurs ont constaté que les enfants s’intéressaient beaucoup plus au travail sur bandes. Le climat de la classe a été totalement transformé à l’Ecole Freinet. »

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(le livret représenté en photo ci-dessus est reproduit ici)

Je trouve que cet argumentaire des années 60 s’applique particulièrement bien à la pédagogie inversée qui se développe actuellement. D’autre part, il me semble que par leur utilisation, ces visionneuses de bande enseignante sont les ancêtres des tablettes qui fleurissent actuellement (ou devraient fleurir du moins) dans les salles de classe.

Il me reste plus qu’à dénicher une visionneuse pour aller avec les bandes. Si quelqu’un sait où en trouver, je suis preneur !

Ci-dessous, deux exemples de bandes enseignantes en histoire :

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Un exemple de capsule vidéo en histoire et l’explication de mon fonctionnement

Cette vidéo est le résultat du montage de plusieurs extraits d’un documentaire. j’utilise la vidéo en ouverture de chapitre, en visionnage à la maison ou bien en début de séance. L’objectif est d’introduire le thème, de donner un aperçu de ce que l’on va travailler et pourquoi pas, de donner envie aux élèves de se documenter de leur côté.

Ces vidéo ne constitue pour autant pas le cours. Celui-ci se compose des activités faites en classe (étude de documents, tâche complexe, jeux) et de la trace écrite que je distribue en fin de séquence (ou au fur et à mesure).Il arrive que la trace écrite soit construite avec les élèves sous la forme d’un texte que je tape sur l’ordinateur sous leur dictée ou bien d’une carte mentale que nous construisons ou complétons au tableau tous ensemble.

Une fois le chapitre terminé, je distribue une fiche d’aide à la révision et je propose aux élèves l’essentiel du cours en vidéo (en utilisant les ressources de mes prolifiques collègues le plus souvent) ou en fichier audio et j’indique des liens vers des exercices en ligne. L’idée est de permettre ainsi aux élèves de réviser selon leur profil de mémorisation.

J’ai lancé différents projets inspirés de la pédagogie Freinet mais dont les élèves ne se sont pas encore pleinement emparés dans mon nouveau collège :
– l’idée d’un quoi de neuf ? et / ou d’un blog de classe tenu à un rythme hebdomadaire par les élèves sur des sujets d’histoire, de géographie et d’éducation civique,
– un travail libre par trimestre avec une séance banalisée par mois pour faire le point sur les projets et aider les élèves.

 

Pour des collègues désireux de se lancer dans la classe inversée

Voici des liens vers des chaînes Youtube riches en capsules toutes prêtes et réutilisables en histoire – géographie :

https://www.youtube.com/channel/UCs_RlEqryi2rn5yLU65KgZg

https://www.youtube.com/channel/UCGUMmg0x7HN2mffh7sdxE9g

https://www.youtube.com/channel/UCT1IaP7QRfmPwsA-NPksppQ

https://www.youtube.com/channel/UCL7FXdd8TW0hxNHmzlPlAQQ

https://www.youtube.com/channel/UCMwi2XS_v1xVy8RGkZybqIw

https://www.youtube.com/channel/UC-gfdakon_OcB7Uz92E3Ahg

https://www.youtube.com/channel/UCKVKUbtcvYeHorWt8jUQC3g

https://www.youtube.com/channel/UC0ZxqzJ5Icy1PD76tlTjwyw

https://www.youtube.com/channel/UCYIDQ6BL5Xui_WkqmhaldFg

https://www.youtube.com/channel/UCLkZtSxGfsbdw29aOryI44A/videos?spfreload=10

Et la mienne, avec des extraits de documentaires bruts :

https://www.youtube.com/channel/UC87ht_oZvM3YTdyY5W_Z5wA

Pour les maths, j’ai trouvé cela (mais je m’y connais peu…) :

https://www.youtube.com/channel/UCBjVRypwZe1pOd-Rz2hZ84Q?spfreload=10

https://www.youtube.com/channel/UCMygxxFfYejS4US_UQitwhQ

https://www.youtube.com/channel/UCw94_JjQsZNKirb3Nhb9F_A?spfreload=10

https://www.youtube.com/user/ProfChrismath/videos?spfreload=10

https://www.youtube.com/channel/UCiehlakWDIUF76Zu9AjOKAg?spfreload=10

https://www.youtube.com/channel/UCeVHs-u9uWBmJnFvrX7pUPg?spfreload=10

Pour les sciences en générale, j’ai trouvé ceci :

https://www.youtube.com/user/Unisciel/videos

Pour les SVT :

https://www.youtube.com/channel/UC-7Hcmu8PqaWQXudALb8-uQ/videos?spfreload=10

https://www.youtube.com/channel/UCEQCaVOamfSWU1vdiPxcVIQ?spfreload=10

Pour la physique – chimie (sans certitude que ce soit pour le niveau collège) :

https://www.youtube.com/user/braneyrenicolas/videos?spfreload=10

https://www.youtube.com/playlist?list=PL1916680585AFFB73&spfreload=10

Et là, les chaînes Maxicours et Digischool avec de nombreuses matières en vrac…

https://www.youtube.com/user/Maxicours/videos?spfreload=10

https://www.youtube.com/user/MediaEtudiant/videos?spfreload=10

Ici pour l’anglais :

https://www.youtube.com/playlist?list=PLxWYUus9YBzWK5x0WILqasM6wz8gYIU8u&spfreload=10

Classroom Clips

https://www.youtube.com/channel/UCZbz-jpYjVGtFAKmmf1WPmA?spfreload=10

Et pour le français  :

http://fr.padlet.com/marie34/methodeinversee

https://www.youtube.com/channel/UCiehlakWDIUF76Zu9AjOKAg?spfreload=10

en éducation musicale :

https://sites.google.com/site/oliviereducationmusicale/

http://moneducationmusicaleaveclipad.wordpress.com/2013/09/07/classe-inversee-en-education-musicale-une-proposition/

http://logann-vince.e-monsite.com

Des témoignages de profs sur la classe inversée :

https://www.youtube.com/channel/UCanyYhwrqff8ksx5ZkM9O-A?spfreload=10

Voici un premier état de mes recherches. J’y reviendrai au fur et à mesure de mes découvertes. N’hésitez pas à me signaler celles que vous trouverez afin d’allonger la liste.

Pourquoi la classe inversée, les compétences et les situations problèmes ou tâches complexes ?

En cette période de réunion parents – professeurs durant lesquelles je dois expliquer  le fonctionnement des cours d’histoire, je dois évoquer la classe inversée, l’évaluation par compétence et l’abandon de la note et ce en théoriquement dix minutes d’entretien (et du coup, je déborde et je suis en retard…) . Pour développer mon propos auprès des parents je reprends ici à mon compte des passage d’un excellent article de monsieur Boyer sur le site Histoire – géographie de l’académie de Dijon :

« Dans une classe inversée, c’est-à-dire lorsque le professeur met à disposition certains savoirs en-dehors de l’espace classe, par une capsule vidéo par exemple, il est important de définir une stratégie pédagogique gérant le temps et son usage en classe et en-dehors.

La classe inversée s’intègre dans la démarche pédagogique d’approche par compétences. En effet, dans cette démarche, les élèves doivent savoir utiliser les connaissances du programme dans des situations d’apprentissage. Il ne s’agit pas de maîtriser des savoirs pour eux-mêmes mais de les investir dans des situations nouvelles, qui feront appel à une réflexion liée à des capacités et des attitudes. Le professeur devient un metteur en scène de savoir.

La classe inversée apporte des savoirs en-dehors de la classe. Ils seront évalués en classe et mis en pratique par différents procédés qui forment une stratégie pédagogique pour acquérir des connaissances. En classe viendront s’ajouter ou seront découverts d’autres savoirs. La capsule vidéo ne donne pas tout. Elle apporte des pistes, certains éléments. La capsule vidéo n’est pas toujours donnée avant une séquence, qui débutera plutôt par une situation-problème. C’est l’objet de cet article.

La situation-problème n’a rien d’innovant puisqu’elle a été développée dans les années 70-80 (voir les pages 21 et suivante Michel Huber, A.Dalongeville).
Par situation-problème, on entend (si je suis G.De Vecchi et M. Huber, A.Dalongeville par exemple) créer une rupture cognitive et socio-cognitive : en quelques sortes, un avant et un après, une manière de voir, de penser, de connaître et de comprendre modifiée et susceptible d’être encore changée ou complétée puisque de toute manière les compétences s’acquièrent tout au long de la vie ! La situation-problème est un processus créatif d’une rupture et d’une reconstruction des savoirs, des capacités ou des attitudes, bref d’apprentissage. Pour Gérard De Vecchi, la situation-problème « permet de donner du sens aux activités des apprenants, en les provoquant, en créant chez eux des conflits cognitifs qui, s’ils sont bien gérés par l’enseignant, sont porteurs d’une forte dynamique d’apprentissage. Aider les élèves à entrer dans un sujet, ce sera donc les perturber. La provocation devient ainsi un outil majeur en pédagogie  »

Pour découvrir des exemples de mises en place de situations problèmes, je vous invite à lire l’article.

« En conclusion, la situation-problème permet de réfléchir et de produire. Produire en classe est nécessaire pour répondre à la fameuse phrase d’Aristote « on ne sait bien que ce l’on a fait soi-même ». Mais attention de ne pas oublier l’essentiel : les élèves doivent apprendre, c’est-à-dire mémoriser et surtout comprendre des savoirs, des capacités et des attitudes. Dans cette démarche dynamique, active de réflexion, c’est tout à fait possible d’obtenir ces objectifs. Mais cela ne suffit pas. Il faut encore d’autres éléments…comme par exemple fournir des indicateurs de réussite, former les élèves à réfléchir sur leur travail (métacognition) etc…«