En cette période de réunion parents – professeurs durant lesquelles je dois expliquer le fonctionnement des cours d’histoire, je dois évoquer la classe inversée, l’évaluation par compétence et l’abandon de la note et ce en théoriquement dix minutes d’entretien (et du coup, je déborde et je suis en retard…) . Pour développer mon propos auprès des parents je reprends ici à mon compte des passage d’un excellent article de monsieur Boyer sur le site Histoire – géographie de l’académie de Dijon :
« Dans une classe inversée, c’est-à-dire lorsque le professeur met à disposition certains savoirs en-dehors de l’espace classe, par une capsule vidéo par exemple, il est important de définir une stratégie pédagogique gérant le temps et son usage en classe et en-dehors.
La classe inversée s’intègre dans la démarche pédagogique d’approche par compétences. En effet, dans cette démarche, les élèves doivent savoir utiliser les connaissances du programme dans des situations d’apprentissage. Il ne s’agit pas de maîtriser des savoirs pour eux-mêmes mais de les investir dans des situations nouvelles, qui feront appel à une réflexion liée à des capacités et des attitudes. Le professeur devient un metteur en scène de savoir.
La classe inversée apporte des savoirs en-dehors de la classe. Ils seront évalués en classe et mis en pratique par différents procédés qui forment une stratégie pédagogique pour acquérir des connaissances. En classe viendront s’ajouter ou seront découverts d’autres savoirs. La capsule vidéo ne donne pas tout. Elle apporte des pistes, certains éléments. La capsule vidéo n’est pas toujours donnée avant une séquence, qui débutera plutôt par une situation-problème. C’est l’objet de cet article.
La situation-problème n’a rien d’innovant puisqu’elle a été développée dans les années 70-80 (voir les pages 21 et suivante Michel Huber, A.Dalongeville).
Par situation-problème, on entend (si je suis G.De Vecchi et M. Huber, A.Dalongeville par exemple) créer une rupture cognitive et socio-cognitive : en quelques sortes, un avant et un après, une manière de voir, de penser, de connaître et de comprendre modifiée et susceptible d’être encore changée ou complétée puisque de toute manière les compétences s’acquièrent tout au long de la vie ! La situation-problème est un processus créatif d’une rupture et d’une reconstruction des savoirs, des capacités ou des attitudes, bref d’apprentissage. Pour Gérard De Vecchi, la situation-problème « permet de donner du sens aux activités des apprenants, en les provoquant, en créant chez eux des conflits cognitifs qui, s’ils sont bien gérés par l’enseignant, sont porteurs d’une forte dynamique d’apprentissage. Aider les élèves à entrer dans un sujet, ce sera donc les perturber. La provocation devient ainsi un outil majeur en pédagogie »
Pour découvrir des exemples de mises en place de situations problèmes, je vous invite à lire l’article.
« En conclusion, la situation-problème permet de réfléchir et de produire. Produire en classe est nécessaire pour répondre à la fameuse phrase d’Aristote « on ne sait bien que ce l’on a fait soi-même ». Mais attention de ne pas oublier l’essentiel : les élèves doivent apprendre, c’est-à-dire mémoriser et surtout comprendre des savoirs, des capacités et des attitudes. Dans cette démarche dynamique, active de réflexion, c’est tout à fait possible d’obtenir ces objectifs. Mais cela ne suffit pas. Il faut encore d’autres éléments…comme par exemple fournir des indicateurs de réussite, former les élèves à réfléchir sur leur travail (métacognition) etc…«
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