


L’organisation de ce « nouveau » dispositif est détaillé dans un bulletin officiel à lire ici.
« À la rentrée scolaire 2023, tous les collèges s’engagent dans l’organisation de temps de découverte des métiers sur tout ou partie des niveaux concernés (5e, 4e, 3e). Le chef d’établissement intègre ces activités dans l’emploi du temps des élèves selon les organisations les plus favorables et le plus possible en dehors des temps d’enseignements.
En classe de 5e, les chefs d’établissement sont invités, dans toute la mesure du possible, à organiser de premières actions, notamment autour de la découverte de secteurs d’activité et de rencontres avec des professionnels.
En 4e et en 3e, la découverte des métiers prend appui sur les heures d’orientation prévues pour les élèves et intègre la séquence d’observation obligatoire en 3e.
L’organisation des différentes actions est arrêtée en début d’année scolaire par le chef d’établissement en lien avec les équipes pédagogiques afin de rendre le dispositif plus lisible pour les élèves. Cette organisation favorise les liens avec les enseignements et les expériences avec le monde professionnel (une visite d’entreprise, par exemple, peut ainsi faire l’objet de séquences préparatoires et de séquences d’exploitation). Le chef d’établissement en informe les familles.
La coordination et la prise en charge de ces actions constituent une mission complémentaire qui a vocation à être rémunérée forfaitairement à compter de la rentrée scolaire 2023.
Le chef d’établissement organise, au sein de son établissement et en appui notamment de la politique documentaire, un espace « découverte des métiers ». Cet espace dédié à la découverte des métiers, l’orientation et l’information scolaire et professionnelle permet par exemple le relais par voie d’affiche de campagnes autour des métiers et des journées portes ouvertes des lycées. »
« Une des qualités d’un professeur est sa volonté d’incarner un cours, et animer le face-à-face pédagogique. Les recruteurs, experts sont en mesure de déceler ce potentiel. Il n’y a pas besoin d’aller à l’université pour ça ».
Ces propos hallucinants, méprisants et faux sont de Michael Khirat, chargé de mission recrutement auprès du directeur des ressources humaines de l’académie de Versailles. Ils sont rapportés dans un reportage de France 3 Ile-de -France à lire ici.
Sachant que le ministre de l’Education nationale inscrit ses enfants dans le privé le plus élitiste qui existe !
La réforme des lycées professionnels va entraîner la suppression de 80 filières existantes, et la création de 150 nouvelles filières dès la rentrée prochaine car les lycées doivent « répondre aux besoins de l’économie » sur leurs territoires. Que vont devenir les professeurs dont les filières vont fermer ? Le ministre les encourage à se tourner vers les métiers de professeur en collège, professeur des écoles, ou bien à travailler dans des « bureaux des entreprises » ( à mettre en place) au sein des lycées, qui permettront aux élèves de trouver des stages. Concernant les nouvelles filières créées*, « ça fait du monde » à recruter, a reconnu le ministre de l’Éducation nationale. Les formations créées concerneront « l’industriel, le génie thermique ou encore la chaudronnerie » (le CAP réalisation industrielle en chaudronnerie existe déjà…). L’Education nationale va s’appuyer sur des « professeurs associés », originaires « du monde de l’entreprise et vont consacrer un après-midi dans la semaine pour former des jeunes ». 2600 places seront fermées contre 3000 places ouvertes à la rentrée 2023, selon le dossier de presse de la réforme.
Mais on va encore ne faire qu’en parler, je gage.
Extrait de la lettre envoyée par mail par le ministre aux professeurs :
« Cette augmentation de rémunération s’adresse à vous, qui faites partie des 850 000 professeurs et personnels d’éducation, professeurs des écoles, professeurs certifiés, professeurs agrégés, professeurs d’éducation physique et sportive, professeurs de lycée professionnel, psychologues de l’éducation nationale, conseillers principaux d’éducation.
Elle se traduit d’abord pour tous par un doublement du montant des primes (ISAE et ISOE pour les professeurs), sans condition. Elle se traduit aussi par une accélération des promotions dans les deuxièmes moitiés de carrière grâce à un accès plus ouvert à la hors-classe et à la classe exceptionnelle. Les rémunérations des débuts de carrière sont augmentées grâce à la hausse de la prime d’attractivité. Un professeur titulaire commencera dorénavant sa carrière avec une rémunération nette supérieure à 2 000 euros. Ainsi, ce sera, en fonction des situations, entre 100 et 200 euros nets de plus par mois.
En outre, ceux qui le souhaitent pourront exercer des missions complémentaires. Elles seront attractives car elles compléteront significativement vos salaires et seront mieux rémunérées que les heures supplémentaires. Elles donneront chacune droit à une rémunération forfaitaire de 1 250 euros bruts annuels, soit 3 750 euros bruts annuels pour 3 missions. Elles permettront de favoriser la réussite des élèves, en assurant prioritairement la mission de remplacement de courte durée dans le second degré, et l’intervention des professeurs des écoles pour le soutien en 6ème dans le premier degré, à raison d’un engagement de 18 heures pour une année scolaire. Elles permettront aussi, pour un forfait de 24 heures à l’année, d’assurer par exemple du soutien dans le premier degré, « Devoirs faits » en classe de 6ème, etc. Ces missions seront aussi des missions de coordination des projets pédagogiques innovants dans le cadre du CNR Education « Notre école, faisons-la ensemble », de mise en œuvre de la découverte des métiers au collège, de professeur référent pour le handicap, etc. »
Extraits du dossier de presse consultable ici :
« Dans un souci d’équité entre 1er et 2d degrés, la part fixe de l’Isoe et l’Isae, qui n’avaient pas été revalorisées depuis leur création, seront portées au même montant de 2 550 € annuels bruts à partir de septembre 2023.
Cette augmentation, de 1 350 € annuels brut pour l’Isae et de 1 294 € pour la part fixe de l’Isoe, apportera, dès septembre, une hausse de rémunération de près de 100 € nets mensuels pour tous les enseignants.
Pour reconnaître leur engagement et leur place dans la communauté éducative, les professeurs documentalistes verront leur indemnité de sujétions particulières également relevée à 2 550 € bruts par an, comme les autres enseignants du 2d degré.
Les enseignants exerçant des fonctions particulières (conseillers pédagogiques, enseignants référents à la scolarité des élèves en situation de handicap, enseignants référents pour les usages du numérique, enseignants en milieu pénitentiaire, maîtres formateurs et formateurs académiques, etc.) bénéficieront d’une augmentation identique à celles de l’Isae ou de l’Isoe.
Pour reconnaître leur responsabilité accrue en matière d’orientation dans les classes charnières, les professeurs principaux de 1re, de terminale et de 2e année de CAP verront en outre la part modulable de leur Isoe relevée de plus de 50 %, pour atteindre 1 476 € bruts par an. Cette augmentation s’ajoute à la hausse de la part fixe de l’Isoe.
Acteurs majeurs du système éducatif et de l’épanouissement des élèves au sein de leur établissement, les conseillers principaux d’éducation et les psychologues de l’éducation nationale bénéficieront d’une revalorisation de leur indemnité de fonctions du même montant que celle de la part fixe de l’Isoe. »
(…)
Afin d’augmenter significativement la rémunération à l’entrée dans le métier, la prime d’attractivité sera revalorisée pour les 15 premières années de carrière, en complément du doublement du montant de la prime statutaire. Conformément à l’engagement pris par le président de la République, une rémunération d’au moins 2 000 € nets par mois sera ainsi garantie dès la titularisation pour les professeurs, les conseillers principaux d’éducation et les psychologues de l’éducation nationale.
Les enseignants stagiaires percevront désormais la prime d’attractivité et bénéficieront ainsi d’une hausse totale de rémunération de 160 € nets par mois.
Pour mieux reconnaître leur contribution au bon fonctionnement du système éducatif, tous les personnels contractuels (professeurs, CPE et psychologues de l’éducation nationale) bénéficieront de la hausse de l’Isae et de l’Isoe au même titre que les titulaires. Ils bénéficieront en outre d’un relèvement de leur prime d’attractivité à hauteur de 300 € bruts par an, ce qui portera leur gain total à plus de 100 € nets par mois. Les maîtres délégués du privé bénéficieront d’une rénovation de leur cadre de rémunération en cohérence avec celui des contractuels enseignants du public.
(…)
Sur la base du volontariat, les missions complémentaires seront assurées :
pour certaines, sous la forme d’un volume horaire annuel ;
pour d’autres, sous la forme d’un engagement annuel.
Chaque mission fera l’objet d’une rémunération forfaitaire de 1 250 € brut annuels, soit 3 750 € brut annuels pour trois missions.
Afin de garantir la lisibilité de la rémunération, celle-ci sera versée sous la forme d’une ou de plusieurs part(s) fonctionnelle(s) de l’Isae ou de l’Isoe.
Un premier ensemble de missions portera sur des activités pédagogiques en présence des élèves.
Le volume horaire des missions de face-à-face pédagogique :
– 18 heures pour le remplacement de courte durée (professeurs du 2d degré) et les sessions hebdomadaires de soutien ou d’approfondissement en français ou en mathématiques en classe de 6e (professeurs des écoles)
– 24 heures pour les autres missions.
Dans le second degré, les professeurs pourront à ce titre :
– assurer le remplacement de courte durée pour que les élèves bénéficient de l’ensemble des heures d’enseignement prévues à leur emploi du temps ;
– participer au dispositif Devoirs faits (accompagnement au travail personnel) ;
– accompagner les élèves en difficulté dans le cadre des stages de réussite proposés lors des vacances scolaires, notamment dans les secteurs défavorisés.
Un second ensemble de missions portera sur le bon fonctionnement des écoles ou des établissements et sur les projets des équipes :
– la coordination et la mise en oeuvre de projets pédagogiques innovants, notamment dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) éducation « Notre école, faisons-la ensemble » ;
– l’accompagnement renforcé des élèves à besoins éducatifs particuliers, notamment les élèves en situation de handicap ;
– pour les professeurs du 2d degré, la coordination du dispositif de découverte des métiers de la 5e à la 3e : prise en charge des élèves par niveau, coordination et animation du dispositif et lien avec les entreprises. »
Bon, il ne s’agit pas d’une « revalorisation » , sauf pour l’ISAE et ISOE (soit 96 et 92 euros net par mois; comptés comme prime et donc ne rentrant pas dans le calcul de la retraite !), mais d’une incitation à travailler plus. Il est exact que les heures à faire (18 ou 24) seront mieux payées (69 ou 52 euros brut par mois). Question cependant : n’importe quel professeur pourra-t-il prétendre à n’importe quelle mission (je pense à l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers) ? Autre question : qu’adviendra-t-il des heures supplémentaires effectives et des indemnités pour missions particulières ? Selon Julien Delmas, elles devraient être conservées, mais pour ma part, je pense que le gouvernement va les supprimer et ce faisant, va peut-être faire des économies budgétaires grâce à cette « revalorisation ». Dernière question : je donne trois heures de « devoirs faits » par semaine actuellement, ce qui représente bien plus que 18 ou 24heures annuelles. Pour égaler ce volume, un même professeur pourra-t-il effectuer plusieurs fois la même mission ? Sinon, j’ai peur que les heures de devoirs faits diminuent.
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