C’est un documentaire à voir sur le replay de France TV.





C’est un documentaire à voir sur le replay de France TV.
Lire Montaigne est compliqué à cause des difficultés du moyen français dans lequel il écrivait. Laffont et la librairie Mollat propose une nouvelle édition des Essais, non pas modernisée ni traduite en français moderne, mais rajeunie et rafraîchie, pour rendre accessible l’oeuvre monumentale que sont les Essais.
Cette « traduction » conduite par Bernard Combeaud, avec le concours de Nina Mueggler, à partir de l’édition de 1595, propose des traductions du grec et du latin originales, des notes réduites au minimum. Seules la ponctuation, l’accentuation, l’orthographe ont été systématiquement modernisées dans le souci constant de préserver la saveur originelle d’une langue si singulière, de préserver les images, les jeux de mots, les idiotismes gascons ou latinisants propres au style de Montaigne.
Les équipes du musée d’Aquitaine à Bordeaux ont découvert un tombeau dans les sous-sols du bâtiment. Il s’agit d’un cercueil en bois, orné d’une plaque en cuivre doré. A l’intérieur, des restes humains ont été identifiés. La plaque porte le nom de Michel de Montaigne. Or on sait que le philosophe bordelais, auteur des Essais, a été inhumé au Couvent des feuillants, à l’emplacement de l’actuel musée d’Aquitaine. Mais l’histoire de sa sépulture a été assez mouvementée.
Michel de Montaigne est mort en 1592 dans son château, en Dordogne. En 1593, le cercueil fut installé dans la chapelle du couvent des Feuillants à Bordeaux, à l’emplacement de l’actuel musée d’Aquitaine, et doté d’un cénotaphe. En 1603 le cénotaphe et le cercueil furent installés dans l’église rénovée des Feuillants. En 1802, le couvent des Feuillants fut remplacé par le lycée ; le cénotaphe et le cercueil étant alors installés dans la chapelle du lycée, qui fut incendiée en 1871. Les restes de Montaigne furent alors provisoirement transportés au dépositoire du cimetière de la Chartreuse. En 1886, les restes furent une nouvelle fois déplacés dans la nouvelle faculté des lettres et des sciences, à l’emplacement de l’ancien couvent des Feuillants. Le tombeau réalisé par l’architecte Charles Durand pour le compte de la Ville de Bordeaux fut placé presque à l’aplomb du cénotaphe, qui lui-même était installé dans le hall de la faculté.
Afin de vérifier s’il s’agit bien du caveau du philosophe, Alain Juppé, Maire de Bordeaux et Président de Bordeaux Métropole, a annoncé ce vendredi 16 novembre le lancement de recherches archéologiques et anthropologiques majeures.
D’après un article de France 3 Nouvelle Aquitaine.
Marie de Gournay resta longtemps à l’ombre de son « père d’alliance », Michel de Montaigne, dont elle avait édité Les Essais en 1595.
Mais elle fut aussi auteur d’une œuvre importante et variée comprenant un roman Le Promenoir de Monsieur de Montaigne, publié en 1594, des traités sur l’éducation, des traductions latines (l’Énéide) ou des traités de linguistique et de poésie (elle défendit Ronsard et prit parti pour les Anciens contre les Modernes).
Elle a également pris position sur la question des femmes avec plusieurs essais comme De l’égalité des hommes et des femmes, ou Grief des Dames, plaidoyer en faveur de la parole féminine. Vous les trouverez en pdf ci-dessous (ils proviennent de la bibliothèque numérique Gallica mais figurent au sein des oeuvres « complètes » éditées en 1626, je les ai isolés pour plus de facilité de lecture).
De l’égalité des hommes et des femmes
J’ai fait la connaissance de Marie de Gournay grâce au blog Ma librairie qui m’a d’abord fait acheter le roman L’Obèle de Martine Mairal, qui fait parler Marie en son temps. Et c’est encore sur ce blog que j’a entendu parler des oeuvres « féministes » de Marie de Gournay. Et tant que vous y êtes, visitez grâce à son auteur la demeure de Montaigne.
Comme j’allais en ville pour faire les achats de cadeaux du réveillon du nouvel an, je suis passé chez mon libraire. Si j’ai résisté à l’achat de « Promenades sous la lune », j’ai craqué pour « La forme d’une ville » de Gracq et l’édition des « Essais » de Montaigne en français moderne par Claude Pinganaud. Ce sera plus commode à relire que mon édition en trois volumes et moyen français.
Ajouté aux livres de Marcel Conche que je viens de recevoir par colis, je crois que le début d’année 2009 va être bien rempli.
Dans l’un des chapitres consacrés à Heidegger, Marcel Conche revient sur sa conception du rôle de la philosophie.
« La philosophie est recherche de la vérité. Mais il lui est essentiel de ne pas aboutir à ce qu’elle a visé : le philosophe n’atteint pas la vérité, mais seulement sa vérité. (…) Autrement dit, les « vérités » philosophiques sont différentes parce que les philosophes vivent dans des mondes différents. Une grande philosophie est nécessairement en accord essentiel avec le monde du philosophe. Un professeur de philosophie d’aujourd’hui – qui n’est pas à proprement parler, un philosophe – , peut se dire « thomiste », « kantien », « hégélien », etc. En ce cas, vivant dans un certain monde, le nôtre, celui où il y eut Auschwitz et Hiroshima, il pense comme s’il vivait dans un autre, et donc dans l’abstraction à l’égard du propre de son monde. »
Puis il explique pourquoi la philosophie d’Heidegger introduisit une rupture dans la pensée :
« Il est en phase avec ce monde, ce qui n’est le cas, alors, d’aucune autre philosophie, au moins d’une façon aussi intime. Lorsque Heidegger questionne, c’est la souffrance même d’un monde qui questionne en lui. Voici ce qu’écrit F. Heinemann en 1935 : « Aujourd’hui notre intellect, loin de planer librement, se trouve enfoncé avec violence dans la profondeur de l’existence. Nous posons des questions, et c’est une souffrance profonde, inconcevable, qui les pose en nous : la souffrance suscitée par la dense cohue des évènements contemporains : guerre, révolution, décomposition de la société bourgeoise et des valeurs supposées éternelles d’une culture plus de deux fois millénaire, crise du capitalisme, inflation, déflation. En nous ce qui pose les questions, c’est ce fait central, dont les évènements ci-dessus énumérés ne sont que des aspects partiels : la catastrophe de l’homme. »
Aurais-je trouvé la philosophie « pessimiste » que je recherche ? Dois-je lire Heidegger ?
Dans un autre chapitre, toujours en évoquant Heidegger, Conche cite Montaigne :
« Pourquoi prenons-nous le titre d’être, de cet instant qui n’est qu’une eloise dans le cours infini d’une nuit éternelle, et une interruption si brève de notre perpétuelle et naturelle condition ? » (Essais, II, XII, PUF, p. 526). Notre condition quasi perpétuelle : de n’être pas encore, ou de n’être plus. »
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