Catégorie : Seconde guerre mondiale

Quand un grand responsable politique fait mentir l’histoire pour servir sa propagande

Mardi 20 octobre, juste avant une visite officielle en Allemagne, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé que le grand mufti de Jérusalem avait inspiré pendant la seconde guerre mondiale l’idée de la « solution finale » à Adolf Hitler, lors d’une rencontre à Berlin. Il s’exprimait devant le 37e Congrès sioniste mondial, à Jérusalem.
« Il s’est envolé vers Berlin. Hitler ne voulait pas à l’époque exterminer les juifs, il voulait expulser les juifs. Et Haj Amin Al-Husseini est allé voir Hitler en disant : “Si vous les expulsez, ils viendront tous ici.” “Que dois-je faire d’eux ?”, demanda-t-il. Il a répondu : “Brûlez-les.” »
Suite à cette déclaration, une large partie de la presse israélienne dénonce elle-même un mensonge flagrant.  Aucun historien  ne peut en effet confirmer les propos du premier ministre. Hitler avait annoncé sa volonté d’annihiler les juifs plusieurs années avant sa rencontre avec le mufti de Jérusalem, en 1941.  Si Haj Amin Al-Husseini était bien un partisan zélé de Hitler, qui mit sur pied des divisions SS musulmanes, composées essentiellement de Bosniaques toutefois, il ne fut pas l’inventeur de la « solution finale » : au moment de la rencontre entre Hitler et le mufti de Jérusalem près d’un million de juifs avaient déjà été massacrés et anéantis en Allemagne et en Europe.
Cet tentative cynique de réécrire et de déformer l’histoire de la seconde guerre mondiale vise à une propagande maladroite, visant à associer les Palestiniens auteurs d’attentats terroristes et les autres à la vision du monde nazie du mufti de Jérusalem.

D’après un article du Monde.fr

16 juin 1918 : naissance de la fête des mères en France

J’explique souvent à mes élèves que la fête des mère, en France, a été institutionnalisé par Pétain, ce qui n’est que partiellement la vérité. Voici le récit de sa création aux Etats – Unis et de son arrivée en France.

En 1908, une certaine Anna Jarvis, de Virginie occidentale, organisa une fête dans son église pour célébrer la mémoire de sa mère, morte trois ans plus tôt, et fêter toutes les autres mères.
Sa mère, une institutrice, avait consacré sa vie à aider les autres mères et leurs enfants face à ces diverses maladies tout en ayant mis au monde 13 enfants. Pendant la guerre de sécession, elle avait fondé les “Club de travail des mères” pour améliorer les conditions sanitaires dans les villes de Virginie occidentale.
La démarche d’Anne Jarvis était avant tout religieuse. Lors de la fête qu’elle organisa, des œillets furent distribués, car sa mère les aimait : ils deviendront une part intégrante de la célébration de la fête des mères dans le monde entier.
Elle fit ensuite campagne pour que soit organisée une “journée des mères” nationale. Elle rencontra des hommes d’affaires, des politiciens, des journalistes. Si au début, les sénateurs américains se moquèrent du projet (en 1908, ils repoussèrent un amendement au motif qu’une journée des mères risquerait de conduire à une journée des sœurs et des cousines et des tantes) la fête fut instaurée dans de nombreux Etats américains, et s’exporta même dans des pays étrangers (Canada, Chine, Japon, Belgique, Hollande).
En 1914, le Congrès américain décida finalement de faire du second dimanche de mai le “jour de la mère”.
En France, la campagne d’Anna Jarvis trouva un écho après la guerre de 1914-1918. On commença à célébrer, dans certaines villes, une « journée des mères » afin de lutter contre « la dépopulation de la France ». C’est ainsi que la « médaille d’honneur de la famille française », créée par décret du 26 mai 1920 fut distribuée par les préfets aux mères méritantes.

Deux affiches de 1918 et 1920
Deux affiches de 1918 et 1920 pour la « journée des mères »

C’est à Lyon, le 16 juin 1918, que naquit la première grande fête des mères française. Il était initialement question d’une « journée des familles nombreuses”, courante à cette époque, mais l’un des organisateurs proposa de s’inspirer des Américains et de la baptiser “journée des Mères”.
Le gouvernement chercha alors à promouvoir cette fête. Un premier arrêté, en décembre 1920, instaura “la fête des mères de famille nombreuses”. En mai 1926, il prit l’initiative d’une fête à Paris, associant les églises et les écoles et se terminant par une fête à l’Arc de triomphe. L’année suivante, il chercha à rendre la fête obligatoire et envoya des circulaires aux préfets. La journée fut officialisée en 1929 et on décida de la célébrer le dernier dimanche de mai.

D’après un article du Nouvel Observateur.

Pour se rendre compte

Une  étude menée par des historiens du Holocaust Memorial Museum de Washington et publiée cette semaine recense 30 000 camps de travaux forcés, 1 150 ghettos juifs, 980 camps de concentration, 1 000 camps de prisonniers de guerre, 500 maisons closes employant des esclaves sexuelles et des milliers d’autres camps destinés à l’euthanasie de prisonniers âgés, à des avortements forcés, à la « germanisation » de prisonniers ou à leur transport vers des centres d’extermination. Selon cette équipe, entre 15 et 20 millions de personnes ont été tuées sur ces sites par les nazis durant la Seconde guerre mondiale.

Traces de résistants

le fort de Romainville photographié en 1944





















Le fort de Romainville, en Seine Saint – Denis, est une forteresse du XIXe siècle qui a été transformée en camp d’internement allemand durant la seconde guerre mondiale. 7000 résistants y furent emprisonnés. La plupart furent déportés et plus de 200 exécutés.
Il reste des traces infimes du passage de ces hommes et de ces femmes dans les lieux, menacées par la destruction. Un livre vient de paraitre pour témoigner de ces traces. Les 135 graffiti relevés livrent bien peu de choses : un nom, une date et un lieu d’arrestation. Mais ce sont des indices essentiels qui ont permis d’identifier, en croisant d’autres sources, 53 individus dont le livre retrace l’histoire.
Un beau sujet d’histoire des arts, peut-être.