Enfin, selon l’historien Simon-Claude Mimouni, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études et spécialiste du judaïsme et du christianisme antiques…
Voici ce qu’il déclarait à propos de l’existence, selon lui indéniable, de Jésus, dans Le Monde des religions de novembre-décembre 2016. L’article vient d’être republié sur le site du Monde, Noël oblige.
« Rien, d’un point de vue historique, ne me permet de la remettre en question. La thèse mythiste est indéfendable historiquement : elle ne s’appuie sur aucune preuve et ne date que du XVIIIe siècle. Dans l’Antiquité, personne n’a mis en doute l’historicité de Jésus – ni ses disciples, ni ses ennemis, ni même les juifs qui lui étaient opposés.
Les partisans de la thèse mythiste estiment que les sources sont pratiquement toutes chrétiennes. Mais les sources sur Jules César et Néron, par exemple, sont essentiellement romaines ; ce n’est pas pour autant qu’il faut les discréditer d’emblée. Et le fait que les auteurs païens contemporains de Jésus ne parlent pas de lui n’a rien d’étonnant : au Ier siècle, le « fait » Jésus est mineur. Il n’y avait aucune raison de le mentionner.
S’il est nécessaire d’être critique envers les Evangiles, dire que Jésus n’a jamais existé, qu’il est une figure inventée par des disciples, ne tient pas. Aujourd’hui, ceux qui adhèrent à la thèse mythiste sont des gens un peu illuminés, non de vrais universitaires. Ce n’était pas le cas au XIXe ou au XXe siècle : ainsi, Prosper Alfaric (1876-1955), qui a défendu cette thèse, était un très grand savant, professeur en histoire des religions, candidat au Collège de France. »
J’adore le « rien ne me permet de la remettre en question » comme argument scientifique. Moi qui croyais qu’en science, et même dans les sciences humaines, il fallait apporter des preuves de ses affirmations ! De même, qualifier ses éventuels contradicteurs « d’illuminés » est très professionnel.
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