Étiquette : Inégalité devant l’éducation

Les études supérieures interdites aux femmes en Afghanistan

Le gouvernement des talibans a annoncé ce mardi 20 décembre que les études supérieures sont désormais interdites aux femmes afghanes. Le ministre de l’enseignement supérieur afghan a adressé une lettre en ce sens à toutes les universités publiques et privées du pays. L’enseignement secondaire leur était déjà interdit depuis le 23 mars, depuis la fermeture des collèges et des lycées pour filles.

Les inégalités sociales entre les différents collèges en France

Condamné par le tribunal administratif de Paris, à transmettre les données relatives à l’indice de position sociale des collèges et des écoles, le ministère de l’Education nationale s’y est finalement résolu début octobre 2022, après deux années de refus. Les données 2021-2022 sont donc désormais disponibles par école et par collège sur le site de l’Education nationale.
L’indice de position social permet de savoir si les élèves sont en moyenne issus d’un milieu social favorisé et favorable à la réussite scolaire. Diplôme des parents, conditions matérielles, capital et pratiques culturelles y sont synthétisés et rapportés à la profession et catégorie sociale des parents. La valeur de l’indice de position social de chaque élève est donc d’autant plus élevée que les catégories sociales des parents sont favorables à la réussite scolaire. Inversement, plus il est faible, plus les élèves proviennent de milieux sociaux défavorisés.
L’indice de position sociale communiqué par le ministère correspond à la moyenne de ceux de tous les élèves de l’établissement, ce qui ne permet pas de mesurer le degré de mixité sociale des établissements proches de ladite moyenne, puisque l’on ne connaît pas l’écart type au sein de chaque établissement. Il permet par contre de bien cerner les établissements situés dans les extrêmes.
Pour les collèges, l’indice de position sociale moyen est de 103,36 et varie nationalement de 51,3 pour le collège Gran Man Difou de Maripasoula en Guyane, à 157,6 pour le collège franco-allemand de Buc dans les Yvelines.
La proportion de collèges avec un IPS inférieur à 90 est de 19,3%. Sans surprise, les collèges situés sur les territoires qui concentrent les difficultés manquent de mixité sociale. Les collèges affichant un indice de position sociale supérieur à 140 représentent eux 2,2% des établissements. Les Hauts-de-Seine détiennent le record, avec 23,1% de collèges très favorisés, suivi par Paris (20,8%) puis par les Yvelines (18,8%). Dans les autres départements, la proportion de collèges très favorisés ne dépasse pas 5%.
Les écoles et collèges privés sous contrat concentrent, sans surprise encore, les familles les plus aisées, et contribuent donc à la ségrégation scolaire. Plus l’indice de position sociale est haut, plus la part des établissements privés sous contrat est importante. On compte en France 23,8 % de collèges privés sous contrat, qui ne représentent que 5,7% des collèges ayant un indice de position sociale inférieur à 90, contre 77,9% des collèges avec un indice supérieur à 140.
Lorsque l’on rapproche l’indice de position sociale de l’indice d’éloignement des collèges (il synthétise, sous la forme d’un indicateur continu, les différentes dimensions de la notion d’éloignement géographique pour un collège donné : ruralité du territoire, densité et diversité de l’offre scolaire, accès aux équipements sportifs et culturels), on constate que 55% des collèges ruraux autonomes ou sous faible influence d’un pôle urbain ont un indice de position sociale inférieur à la moyenne nationale, contrairement aux collèges ruraux sous forte influence d’un pôle qui, eux, sont majoritairement au-dessus de la moyenne nationale.
Autre enseignement à tirer de cette base de données : 27,5% des plus défavorisés sont hors des réseaux d’éducation prioritaire !
D’après un article de La gazette des communes.
Je mets ci-dessous des captures d’écran de la situation des collèges de Seine – Maritime :

Et c-dessous, le haut et la bas du classements des collèges de Seine – Maritime : le collège Alain, où je travaille, a un indice de position sociale de 79,3. Il est impressionnant de voir la proposition d’établissements privés occupant la tête du classement ! 

Géographie de la population des enfants en situation de handicap en France métropolitaine

C’est le titre d’un article datant de 2019, publié dans la revue Santé publique. Il est consultable ici.
En voici un extrait : « L’enquête Handicap Incapacités Dépendance de 1998 a montré combien les inégalités sociales étaient marquées dans le domaine du handicap et proches de celles qui s’observent, par exemple, pour l’espérance de vie, ou encore pour les causes de décès : « un jeune, fils d’ouvrier, est deux fois plus souvent atteint d’une déficience qu’un enfant de cadre ». De même, un enfant d’ouvrier a sept fois plus de risque d’entrer en institution pour enfants handicapés qu’un enfant de cadre ou profession libérale. À handicap de gravité équivalente, la proportion d’enfants handicapés entrant en institution est trois fois plus élevée chez les ouvriers et les employés que chez les cadres et les professions intermédiaires.
Les enfants repérés par le registre du RHEOP, nés entre 2000 et 2004, ont des niveaux d’incapacité très rarement inférieurs à 50 %. Les familles les plus concernées par le handicap sévère sont des familles d’ouvriers, qui fournissent entre 26 et 30 % des effectifs d’enfants, alors que ces CSP ne représentent que 19 à 21 % de la population générale de ces départements.
Des travaux sur la déficience intellectuelle légère en Isère font des constats proches : on rencontre chez les enfants atteints de déficience intellectuelle légère un taux de parents ouvriers significativement plus élevé que la moyenne. Cette étude concerne 267 cas issus d’une population cible de 15 100 enfants nés en 1997 en Isère. Ces mêmes travaux sur la déficience intellectuelle légère font état de familles peu favorisées : 40 % des parents y sont sans diplôme.
À l’école comme au collège, quel que soit le handicap, un panel d’enfants en situation de handicap suivi par l’Éducation nationale révèle que « les parents [de ces enfants] appartiennent plus souvent à une catégorie sociale défavorisée d’inactifs ou d’ouvriers que de cadres ou de professions intermédiaires ». »

Taux d’enfants scolarisés en situation de handicap repérés par l’Education nationale (chiffres de 2019)

Une radio pour les femmes en Afghanistan

Lancée le 8 mars 2021 lors de la journée des droits des femmes, cette radio afghane est faite par les femmes pour les femmes. Begum permet pour l’instant un espace de liberté et d’expression aux femmes et reste le seul média à fournir l’accès à l’éducation des jeunes filles.
Au total, six matières sont proposées, les cours durent 30 minutes, le matin en dari, l’après-midi en pachtu, les deux principales langues du pays, afin de toucher le public le plus large possible. « Radio Begum » émet dans sept provinces.
Mais après une année d’existence, les fonds de la radio commencent à s’épuiser. Aucune organisation internationale n’a apporté d’aide même si, lors d’une visite en fin d’année dernière, la représentant des Nations Unies a applaudi des deux mains le projet et que l’ambassadeur de France en Afghanistan a partagé son enthousiasme avec un « Nous sommes avec vous ». Mais son engagement semble s’être limité depuis à son compte Twitter.

Un reportage de France Inter sur la radio, datant de février 2022.