Il s’agit d’une fiction historique proposée dans l’émission Autant en emporte l’histoire.
Étiquette : Révolution française

L’essor d’Haïti, territoire montagneux, situé dans la partie occidentale de l’île d’Hispaniola, a été fulgurant. Moins d’un siècle après sa colonisation par la France, Saint-Domingue devint le premier fournisseur de sucre de l’Europe. À la fin des années 1730 apparurent sur les flancs des montagnes les premières plantations de café. Dès fin des années 1780, la colonie de Saint-Domingue captait à elle seule 40 % de l’ensemble du commerce transatlantique d’esclaves. Les Africains arrachés de leur foyer y mourraient en grand nombre quelques années seulement après leur traversée dans les cales des navires négriers et leur marquage au fer rouge du nom ou des initiales de leurs nouveaux maîtres. Ceux qui survécurent constituaient 90 % de la population de la colonie. Ils étaient écrasés par la faim, l’épuisement et des châtiments publics d’une extrême brutalité.
Les esclaves de Saint-Domingue se révoltèrent en 1791 et déclenchèrent la plus grande insurrection d’esclaves de l’histoire. En l’espace de deux semaines, toutes les plantations dans un rayon de 80 kilomètres de la capitale furent réduites en cendres. Deux ans après le début de l’insurrection, les commissaires français de la colonie proclamèrent que tous les esclaves étaient désormais libres et citoyens français. Une décision qui fut dictée par la situation géopolitique, puisque la France manquaient de soldats pour défendre la colonie contre les attaques de la Grande-Bretagne ou de l’Espagne, qui contrôlait la partie orientale de l’île d’Hispaniola.
En 1794, le gouvernement révolutionnaire abolit l’esclavage non seulement à Saint-Domingue mais dans l’ensemble des colonies françaises. Mais en 1801, Napoléon dépêcha à Saint-Domingue une armada de cinquante vaisseaux pour y réimposer l’empire colonial français. Il rétablit en même temps la traite négrière dans les autres colonies françaises. Mais après deux ans de combats, les troupes napoléoniennes rembarquèrent pour la métropole, laissant près de 50 000 soldats, marins et colons français morts sur l’île.
En 1825, la France exigea d’Haïti le paiement de 150 millions de francs en échange de la reconnaissance de l’indépendance de 1791. Pour obtenir cela, le roi Charles X envoya une nouvelle flotte de guerre au large de l’île et la menaça d’un blocus. La France ordonna que l’indemnité soit réglée en cinq paiements annuels alors que le revenu de l’île n’excédait pas 5 millions. Pour obtenir l’argent, la France obligea donc Haïti a emprunté la somme du premier versement aux banques françaises, moyennant commission et intérêts. En 1826, Charles X désigna une commission chargée d’examiner les quelque 27 000 demandes d’indemnisation d’anciens colons de Saint – Domingue. L’indemnisation la plus importante revint à la famille d’un des plus puissants esclavagistes de l’histoire d’Haïti, Jean-Joseph de Laborde, banquier de Louis XV qui, à la fin du 18ème siècle, convoya vers Haïti près de 10 000 Africains, et en fit travailler plus de 2000 dans ses plantations. Ses enfants touchèrent près de 350 000 francs, soit environ 1,7 millions de dollars actuels, en compensation de pertes déclarées en Haïti.
Pendant près de 70 ans, les habitants d’Haïti ont dû payer leur liberté à l’aide d’emprunts aux banques françaises (notamment le Crédit Industriel et Commercial), pour un total de 112 millions de francs de l’époque (soit 530 millions d’euros). Ce prélèvement a affaibli le pays pendant plus de 100 ans, détournant une grande partie de ses revenus et grevant sa capacité à se doter d’institutions et d’infrastructures essentielles à toute nation indépendante. Certaines années, c’est plus de 40 % des revenus du gouvernement de Haïti que la France s’est accaparée.
En 1888, quand le pays boucla enfin son dernier paiement lié aux anciens esclavagistes, la dette était cependant loin d’être réglée. Pour s’en acquitter, Haïti avait emprunté à d’autres créanciers étrangers. Ces derniers ont ponctionné au fil du temps une part importante des revenus du pays. En 1911, sur 3 dollars perçus via l’impôt sur le café, principale source de revenus du pays, 2,53 dollars servaient à rembourser la dette aux mains d’investisseurs français et étrangers, mais aussi de l’Etat français : d’après des documents officiels de la fin des années 1900 retrouvés par le New York Times, près de 2 millions de francs versés par les descendants d’esclaves — environ 8,5 millions de dollars — ont rejoint les caisses de l’État français.
En 2003, le président Aristide lança une campagne pour la restitution de la dette, annonçant la somme perdue par Haïti à cause de la France : 21 685 137 571 dollars et 48 cents. La France a toujours refusé d’examiner cette demande.
D’après une enquête du New York Times.
J’ai beaucoup utilisé ce jeu, dérivé du logiciel éducatif « J’ai vécu au XVIIIe siècle » et proposé sur le réseau Ludus par Yvan Hochet, au lycée puis au collège. Il avait été modernisé par Sébastien Peigné qui l’avait informatisé au travers d’un pearltrees et de Google forms. Un collègue, Julien Ravenel, l’a maintenant simplifié et automatisé sous la forme d’activité H5P qui peut être intégrée à un blog (ou à l’ENT) ce qui rend le jeu très souple et simple à mettre en oeuvre avec une correction immédiate et la possibilité de rejouer une partie qui n’aurait pas été réussie.
Cet escape game a été créé par une collègue, Manuella Benard-Hoarau, pour ses élèves de quatrième. Elle le met gentiment à notre disposition.
C’est le sujet de cette émission de Storiavoce.

Elle est proposée, avec beaucoup d’autres choses, par le site L’Histoire par l’image.

Bien qu’il ne respecte pas l’histoire véritable de la naissance du premier restaurant, ce film semble intéressant et doit pouvoir être exploité en classe.




Mon collègue monsieur Fonvieille a signalé sur Twitter cet article du magazine Sciences & Avenir au sujet des modifications apportées par le peintre David à son oeuvre montrant les époux Lavoisier. Cet article en reprend un autre, de la revue Heritage science (en anglais), faisant le compte-rendu d’une série d’analyses effectuées sur le tableau. Le passage du tableau célébrant le noble Fermier Général et sa coquette femme à celui du couple de scientifiques est intéressant et peut servir à expliquer l’état d’esprit précédant la Révolution en quatrième.









Il s’agit d’une série d’articles proposés par le journal Les Echos.
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