Né en 1926 à Coblence, où son père, Edmond Giscard, est directeur des finances du Haut Commissariat de France en Rhénanie. Valéry Valéry Giscard d’Estaing hérite d’un patronyme rallongé par décret, en 1922, du nom d’une autre branche de la famille, les d’Estaing. Son ascendance est riche de responsables politiques et de hauts fonctionnaires.
Bachelier à 15 ans, il participa à la Résistance durant la guerre et combatit en Allemagne avec la Ire armée française. En 1946, il entra à Polytechnique ; trois ans plus tard, à l’Ecole nationale d’administration.
Il se maria en 1952 avec Anne-Aymone, fille du comte et de la comtesse de Brantes alors qu’il était adjoint à l’inspection des finances. En 1955, le président du Conseil, Edgar Faure, le choisit comme directeur adjoint de cabinet. L’année suivante, il fut élu député du Puy-de-Dôme, sous l’étiquette des Indépendants, dans une circonscription que lui abandonnait son grand-père, Jacques Bardoux. Il sera réélu en 1958 et 1962.
En janvier 1959, il fut, à 32 ans, le plus jeune ministre du gouvernement, comme secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances, Antoine Pinay. Lorsque celui-ci, en désaccord avec le général de Gaulle, démissionna, en janvier 1960, Giscard resta à son poste. Il devint ministre des finances en 1962. Il devint également maire de Chamalières, dans la banlieue de Clermont – Ferrand, en 1967.
Il bousculait déjà les règles de la communication politique, se montrant en pull-over, se faisant filmer dans le métro, et même sous la douche, torse nu, après un match de football à Chamalières.
En 1966, Charles de Gaulle lui préféra Michel Debré au poste de ministre des finances. Giscard refusa alors le ministère de l’équipement et va alors mener une carrière politique de rupture : il lui fallait se distinguer, sans rompre pour autant ; exister, tout en étant solidaire. TEn 1967, il stigmatisa « l’exercice solitaire du pouvoir » de de Gaulle. En Mai 68, il déplora « la manière dont la France est gouvernée », puis dénonça ce pouvoir « qui n’a su ni rétablir l’autorité ni remettre la France au travail ». E, en 1969, il répond « non » au général qui a lié son sort à celui d’un référendum. Il apporta ensuite son soutien à la candidature victorieuse de Georges Pompidou, retrouva son poste de ministre de l’économie et des finances, où il fut reconduit jusqu’en 1974.
A la mort de Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing se porta candidat à sa succession. Minutieusement préparée et pensée bien avant l’heure, sa campagne fut d’une redoutable efficacité, affirmant « le changement dans la continuité ». A la fois jeune (48 ans) et expérimenté ; il était vu comme moderne mais rassurant.
Le legs du septennat de Valéry Giscard d’Estaing est important par les réformes du début, menées tambour battant, dans le double objectif de transformer la société française et de construire l’Europe : majorité à 18 ans, libéralisation de la contraception, réforme du divorce, extension du droit de saisine du Conseil constitutionnel… A l’automne, le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse rencontra de très vives résistances au sein de la majorité de droite. Défendue par la ministre de la santé, Simone Veil, la réforme fut adoptée grâce aux voix de la gauche.
Aux yeux du président, l’Europe état un chantier non moins essentiel. Au côté du chancelier allemand, il multiplia les initiatives : mise en place du système monétaire européen, projet d’union monétaire – qui aboutira à l’euro –, création du Conseil européen, élection du Parlement européen au suffrage universel.
Mais, frappée par la crise économique résultant du choc pétrolier de 1973, la France était en proie à l’inflation et à l’ascension du chômage. Ce contexte de tensions politiques et sociales favorisa un virage sécuritaire et Giscard promulgua en février 1981 la loi « sécurité et liberté ». Lui qui, pendant sa campagne, avait déclaré « son aversion profonde pour la peine de mort », refusa de gracier Christian Ranucci, qui fut exécuté le 28 juillet 1976.
Tout ceci lui coûta la victoire lors de l’élection de 1981, où les Français, lassés de sa personnalité et des affaires entachant la fin de son mandat, moi préférèrent François Mitterrand et la gauche.
Décidé à poursuivre sa carrière politique, il retrouva un siège de conseiller général en 1982, puis de député (1984), avant d’accéder, en 1986, à la présidence du conseil régional.Il prit les rênes du parti de l’UDF en 1988, et s’imposa comme tête de liste aux élections européennes. Mais tout cela ne lui permit pas de revenir à la tête de l’état en 1988, ni en 1995 où il renonça finalement à être candidat au profit de son adversaire de toujours, Jacques Chirac.
En 2000, toujours député, il déposa une proposition de loi sur le quinquennat, dont le principe sera approuvé par référendum quatre mois plus tard et permettra encore la modernisation des institutions.
En 2001, il fut choisi par les chefs d’Etat de l’Union européenne pour occuper la présidence de la Convention sur l’avenir de l’Europe, aboutissant en 2003 à un projet de Constitution européenne très controversé qui fut refusé par les citoyens français lors du référendum de 2005.
D’après un article du Monde.fr
Ci-dessous, une émission de Cours de l’Histoire consacrée au septennat de Valéry Giscard d’Estaing :
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