Les jeux vidéo ont été accusés de bien des maux auprès des jeunes mais en réalité, seul le risque addictif a été confirmé.
Selon le Dr Bruno Rocher, psychiatre spécialiste des addictions aux jeux au CHU de Nantes « les troubles de l’usage des jeux vidéo confirmés allient un usage intensif (avec perte du contrôle du temps passé sur ces jeux, priorité donnée sur tout le reste, poursuite de la pratique en dépit de ses conséquences négatives) et une souffrance notable pour le joueur ou ses proches, sur une durée d’au moins un an. Or ce tableau de l’addiction concerne au final moins de 3% des jeunes, ce qui veut dire qu’au moins 97% ne sont pas concernés. On observe plus souvent, dans 10 à 15% des cas, des usages excessifs transitoires qui nécessitent une attention et un bilan, mais pas forcément de prise en charge médicale. »
Autre idée fausse, jouer entraînerait une rupture avec tout lien social. Là encore, c’est vrai pour les 3 % d’addicts, mais pas pour les autres joueurs. La communauté des gamers se montre même assez solidaire, comme en témoigne le Z Event, qui est un marathon de jeux vidéo caritatif ayant rapporté 1 094 731 € de dons à Médecins sans frontières en 2018.
Dernier préjugé, les jeux violents virtuels pourraient générer de la violence réelle. « Hormis les joueurs qui souffrent par ailleurs de troubles psychiatriques graves, la confusion entre vie réelle et vie virtuelle est rare», selon le Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre, addictologue à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. En réalité, il font plutôt office d’exutoire, donc un moyen de ne pas retourner cette violence contre soi ou contre les autres pour certains.
D’autre part, le jeu vidéo ne sert pas qu’au loisir. Elle peut être utilisée en santé, par exemple dans un but éducatif, pour familiariser un jeune à une maladie chronique (asthme, diabète, etc.). Les jeux peuvent aussi aider à détourner l’attention lors de la pratique d’un geste réputé douloureux, donc rendre des soins plus acceptables. Chez les victimes d’un accident vasculaire cérébral à l’origine de séquelles, les jeux vidéo trouvent leur place dans la rééducation. Enfin, dans les Ehpad, ils permettent aux personnes âgées de stimuler leur mémoire et d’entretenir leurs réflexes.
D’après un article du journal Le Figaro du 4 mars.
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