Étiquette : Pédagogie

« Une heure d’histoire (ou même trois) par semaine ne change pas le monde« …

« Rabattre l’échec de 30 ans de politiques de méfiance vis-à-vis de l’immigration et de politiques d’austérité sur la responsabilité de l’école est un peu facile. L’école, et plus encore l’enseignement de l’histoire, sont aujourd’hui les otages autant de ceux qui lui attribuent une toute-puissance (lutter contre le racisme, l’antisémitisme, le terrorisme) que de ceux qui en font l’antichambre du rejet de la France. Une heure d’histoire par semaine ne change pas le monde, ne résout pas les questions liées à l’intégration et ne remédie pas aux drames sociaux qui touchent aujourd’hui des milliers d’enfants. Quand on aura réussi à redonner à l’enseignement de l’histoire l’humilité dont il a besoin, on aura fait un grand pas. Alors on laissera les enseignants travailler, on ne fabriquera plus les programmes comme des projets politiques et culturels, et il sera peut-être possible de faire de l’histoire sans avoir systématiquement l’impression d’être missionné pour guérir les maux de la Terre.« 

Ces propos que je trouve justes et clairs sont de Laurence de Cock, issus d’un entretien sur le site de la revue Ballast.

Comédie antique

A l’occasion des « Rencontres de l’Antiquité » qui se tiennent à Lyon du 20 au 24 mars, le magazine Le Point a interrogé le ministre de l’éducation nationale au sujet de la défense des langues anciennes.

En quoi était-ce pour vous nécessaire d’organiser, et d’accompagner personnellement, ce festival européen du latin et du grec qui se déroule au sein des Rendez-vous de l’Antiquité de Lyon ?
« Le grec et le latin sont l’héritage vivant de notre culture et la sève de notre langue. Leur tourner le dos revient à se perdre. Dans le cadre de notre plan de renaissance des langues anciennes, il était important de créer un festival dédié à ces langues pour montrer à quel point les Français y sont attachés. Pour montrer surtout que la latinité est un pont formidable entre les peuples sur les cinq continents, et que l’hellénisme l’est aussi à sa façon. La lecture collective d’Homère par 2000 personnes partout dans le monde en est une belle illustration.« 

Le festival a pour thème L’Iliade d’Homère et la « Fabrique du héros » ? Est-ce votre objectif en tant que ministre : fabriquer des héros pour la France et l’Europe ?
« L’Iliade et l’Odyssée tiennent une place singulière dans la littérature. Ces poèmes ont été immédiatement admirés et depuis sans cesse imités. Ils expriment magistralement deux grands thèmes éternels de la littérature : la guerre et la recherche de soi. L’héroïsme, qui est au cœur de ces deux textes, est en effet une valeur essentielle, car il nous permet de nous élever au-dessus de nous-mêmes pour des causes qui nous dépassent. Ce don de soi, au nom des valeurs auxquelles on croit, est une leçon d’existence. Homère trace les contours d’un humanisme d’une rare profondeur, fait de tendresse, de compréhension, d’hospitalité. Si finalement Achille renonce à l’enfermement du cycle de la vengeance, c’est parce que Priam, le père d’Hector qu’il vient de tuer, le renvoie à sa condition d’homme en lui demandant de se souvenir de son propre père. Les vers sont superbes, avec Achille qui s’émeut : « Et je ne suis pas là pour soigner sa vieillesse, bien loin de ma patrie, je demeure à Troie à te désoler, toi et tes enfants. »« 

Concrètement, où en est votre plan de renaissance des langues anciennes, dont on sait que vous les jugez indispensables à la formation des esprits du XXIe siècle ? Et pourquoi, d’ailleurs ?
« Chaque homme déploie sa liberté grâce à l’éducation, à la culture. Et cet apprentissage s’effectue grâce à la langue, vecteur de progrès moral de l’individu et de l’amélioration de la vie collective. Une langue riche et variée permet à chaque individu de se comprendre et de comprendre la pensée des autres, et il n’est pas de plus grande injustice, en effet, que l’inégale maîtrise de la langue chez nos enfants. C’est tout le sens de la politique volontariste que nous avons au sujet de l’école primaire : abaissement de l’obligation d’instruction à trois ans, dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire qui permet à 300 000 élèves de bien apprendre les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter et respecter autrui), création massive de postes dans un contexte de baisse démographique… Dans un monde toujours plus technologique, les humanités classiques vont constituer un repère toujours plus fondamental. Sans elles, le progrès technologique, qui est indispensable pour relever le défi climatique, pour améliorer la condition humaine, peut donner lieu à une hybris destructrice et à des rejets obscurantistes par une partie de la société.« 

Concernant la dernière question, la non – réponse et les exagérations du ministre sont assez éclairantes sur la volonté de promouvoir les langues anciennes à l’école !

Voilà un cours comme j’aimerais en faire !

Mathilde Levesque, professeur de français en Seine-Saint-Denis, a réussi le pari d’apprendre à ses élèves à argumenter, à penser librement et à avoir confiance grâce à l’apprentissage de l’expression. Au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois, on apprend donc à maîtriser la parole dans toutes ses dimensions. On bouscule les clichés et on nourrit des débats enflammés sur des sujets d’actualités.
Ainsi, Mathilde Levesque veut aider ses élèves à grandir et à devenir acteurs de leur vie.
« Je dis, donc je suis » est un documentaire à voir ce soir, à 23h40, sur France 2 et qui sera disponible en replay ensuite.

Des outils numériques

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Ma femme m’a fait connaître un document référençant des outils numériques au service des apprentissages, organisés selon différents usages, élaboré par la Délégation académique au numérique éducatif de l’académie d’Aix-Marseille.
Ce document permet d’avoir une vision globale mais aussi un accès rapide à ces ressources selon quelques critères : accessibilité des apprentissages, capsules d’enseignement, carte mentale, évaluation, flashcards, gestion de classe, mutualisation, pédagogie du jeu, présentation, etc.

Le professeur, un guide pour une partie du chemin ?

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Ces propos du philosophe Jacques Rancière, trouvés dans le numéro 307 de la revue Sciences Humaines,  me semblent sonner assez juste et renvoient dos – à – dos les deux écoles qui s’affrontent actuellement au sujet de l’éducation. Et si être professeur c’était effectivement guider les élèves vers leur propre chemin pour apprendre, seulement ?

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Bilan de la première période

Au moment des vacances de la Toussaint, il est temps de faire un premier bilan du travail en classe.
Le dispositif « routinier » (vidéo d’introduction, prise de notes sur la leçon du livre, études de documents puis séance de bilan et révision) semble bien fonctionner pour toutes les classes, même si le travail en autonomie sur les documents est encore compliqué pour beaucoup d’élèves.
La nouvelle disposition des tables permet un travail correct de chacun et me permet d’isoler les élèves problématiques. La table de travail debout a même été utilisée par un élève.
Les chapitres terminés en quatrième :
– Bourgeoisie, commerce, traite et esclavage au XVIIIe siècle,
– Espaces et paysages de l’urbanisation / Les villes dans la mondialisation : traités ensemble, ces deux chapitres seront terminés la semaine de la rentrée seulement car j’ai passé beaucoup de temps sur Shanghai, en profitant pour revoir la méthode du croquis de paysage et commencer la construction de carte.
Les chapitres terminés en troisième :
– Civils et militaires dans la Première Guerre mondiale,
– Les aires urbaines, géographie d’une France mondialisée,
– République et citoyenneté. Sur ce thème, les élèves ont mené un débat de quarante minutes environ sur la question « qu’est-ce qu’être Français ? »  qui s’est assez bien déroulé dans chacune des classes.
Je pense être en retard par rapport à l’an dernier, mais il n’y a rien de catastrophique encore.
Les élèves posent de nombreuses questions, pas toujours avec le thème du chapitre cependant. Quand ils ont terminé les activités en avance, ils sont plusieurs, en quatrième,à aller chercher des revues ou des bds dans l’armoire.
Lors des réunions avec les parents, ceux-ci m’ont souvent fait part de l’intérêt, parfois nouveau, de leurs enfants pour l’histoire – géo. Cela est bien évidemment plaisant et me montre que mon dispositif fonctionne.

Voici les résultats de mes trois quatrièmes en terme de compétence :

Et des trois classes de troisième :

En troisième, l’identification des documents et l’utilisation du lexique sont ce qui pose le plus de problèmes pour le moment, les élèves ayant souvent de grandes lacunes de vocabulaire.
En quatrième, c’est pour la justification (en utilisant une donnée du document) et la critique des documents que les élèves rencontrent le plus de difficultés.
En 4e segpa, je n’ai mené que deux séances pour le moment, mais les élèves semblent adhérer aux projets.
En « devoirs faits » j’ai des élèves de sixième, de cinquième et de troisième et il me semble que j’arrive à leur apporter de l’aide, même s’ils ne pensent pas toujours à amener leur matériel pour pouvoir s’avancer dans leur travail.