Catégorie : Histoire de Clères

Rendez-vous au monument aux morts

C’est le nom d’un documentaire du CNRS sur les monuments aux morts de la Première guerre mondiale et le contexte de leur réalisation.

Je donne ci-dessous la loi du 25 Octobre 1919 relative à la commémoration et à la Glorification pour la France au cours de la grande guerre :

Art.1er : les noms des combattants des armées de terre et de mer ayant servi sous les plis du drapeau français et Morts pour la France, au cours de la guerre 1914-1918, seront inscrits sur les registres déposés au Panthéon.

Art.2 : Sur ces registres figureront, en outre, les noms des non combattants qui auront succombé à la suite d’actes de violence commis par l’ennemi, soit dans l’exercice de fonctions publiques, soit dans l’accomplissement de leur devoir de citoyen.

Art.3 : L’État remettra à chaque commune un livre d’or sur lequel seront inscrits les noms des combattants des armées de terre et de mer, Morts pour la France, nés ou résidant dans la commune.
- Ce livre d’or sera déposé dans une des salles de la commune et tenu à la disposition des habitants de la commune.
- Pour les Français nés ou résidant à l’étranger, le livre d’or sera déposé au consulat dont la juridiction s’étend sur la commune où est né, ou a résidé le combattant mort pour la Patrie.

Art.4 : Un monument national commémoratif des héros de la grande guerre, tombés au champ d’honneur, sera élevé à Paris ou dans les environs immédiats de la capitale.

Art.5 : Des subventions seront accordées par l’Etat aux communes, en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier les héros morts pour la Patrie.
– La loi de finances ouvrant le crédit sur lequel le subventions seront imputées règlera les conditions de leur attribution.

Art.6 : Tous les ans le 1er ou le 2 Novembre, une cérémonie sera consacrée dans chaque commune à la mémoire et à la glorification des héros morts pour la Patrie.
Elle sera organisée par la municipalité avec le concours des autorités civiles et militaires.

Art.7 : la présente loi est applicable à l’Algérie et aux colonies

(J.O du 26 octobre 1919)

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Le monuments de Clères a coûté 10 000 francs à l’époque et il a été en partie financé par des dons comme en janvier 1920 avec l’ organisation d’un concert avec quête en faveur de la souscription du monument. Le produit de la quête avait été de 225 francs (Source : Journal de Rouen, 28 janvier 1920)

Histoire de Clères au Moyen – Age

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Clères, qui devait plutôt se dire « Claire » au Moyen – Age était le lieu de résidence d’un seigneur, habitant le château dont il reste des vestige dans le parc du jardin zoologique. Le village et ses hameaux (la Houssiette, les Marettes, le Mouchel et le Bois Hébert) devait abriter environ 800 habitants avant le XVe siècle.
Les seigneurs de Clères sont identifiés dès le XIe siècle puisque l’un d’entre eux combattit à Hastings aux côté de Guillaume le Conquérant et devait être son demi-frère. Ses successeurs participèrent à la première croisade et à la troisième.
Les Halles de Clères remontent au XIIe siècle, au moment de la création d’une foire (mais ceux que l’on peut voir aujourd’hui datent du XVIIIe siècle).
Au XVe siècle, un seigneur de Clères fut tué à Azincourt en 1415 et le château en partie détruit par les Anglais en 1418. Le bourg fut ensuite ravagée par les troupes de Charles le Téméraire en 1472, ainsi que dix -sept villages aux alentours.
Un baron de Clères fit les pèlerinage à Saint – Jacques de Compostelle, Rome et Jérusalem à la fin du XVe siècle.
Voici quelques éléments que nous pourrons sans doute réutiliser pour des activités en cinquième.

Avant le collège de Clères, un collège au Mont – Cauvaire !

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Le Collège de Normandie a ouvert ses portes en 1902. Il s’agissait d’un établissement privé qui accueillait des élèves catholiques et protestants à partir de 7 ans et jusqu’au baccalauréat. Il a été fondé à l’initiative d’industriels et de commerçants rouennais selon le modèle d’une société anonyme par action.

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Il était la réplique du Collège anglais de Harrow. Le premier directeur de l’établissement, Joseph Duhamel, était d’ailleurs un ancien professeur de littérature de Harrow, auteur d’un traité pédagogique intitulé « Comment élever nos fils ? », véritable programme d’éducation suivi à Mont-Cauvaire.

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L’enseignement y était tourné vers les langues vivantes, avec  l’obligation de faire un stage  de 3 mois minimum dans une école anglaise. Les élèves étaient « élevés à la campagne », au plein air. L’éducation y  reposait sur la vie en classe comme sur la vie sociale. Il n’y avait pas de dortoir, la centaine d’élèves étaient logés en chambre individuelle, dans des maisonnettes, répliques de celles de Harrow. Elles étaient dirigées par un professeur, qui s’appuyait  sur une gouvernante.

 

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La salle d’arme en 1931

Au Collège de Normandie, suivant le modèle des Collèges anglais, l’exercice physique et les jeux étaient également obligatoires. Les élèves jouaient au football, à la paume, à la crosse, et faisaient de la gymnastique et de l’escrime. Le Collège était même doté d’une piscine de 2400 m3 ! (voilà que fera rêver les professeurs d’EPS du collège Delacour…) mais également de 5 terrains de football, d‘un stade, de 7  courts de tennis, d’un terrain de basket et d’une salle d’armes. Des travaux manuels, telle la menuiserie faisaient également partie de l’enseignement.

Voici les professeurs et les étudiants du collège pour l’année 1926 – 1927 :

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Le collège a fonctionné jusqu’en 1940, moment où il fut occupé par l’armée allemande et partiellement détruit en 1945. En 1950, le site est à nouveau dédié à l’enseignement avec l’installation de l’école des Roches qui y resta jusqu’en 1972.
Les locaux sont aujourd’hui le siège d’un Institut Médico – Educatif.

 

Le monument aux morts de Clères

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Crédit Photo : Serge Ribault

Ce monument est construit face au château de Clères qui abrite le parc zoologique. On peut en trouver une présentation ici.

J’ai eu l’idée d’un travail pour mes deux classes de troisième, sur toute l’année : l’écriture d’une correspondance fictive entre un soldat de Clères et une classe de l’école durant tout le conflit. Les élèves jouant le rôle de « marraine de guerre ».

Le travail donnerait lieu à la production d’un livre numérique sur le modèle de celui présenté ici. Pour le réaliser, nous y consacrerions une heure par semaine pendant une partie de l’année.

Reste à présenter le projet à mes élèves et voir s’ils seront motivés.

Jean Delacour (1890 – 1985)

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Jean Delacour dans le parc de Clères en 1960 (Photo A.Plécy / Bibliothèque de travail n° 462)

Né en 1890 à Paris, Jean Théodore Delacour appartenait à une riche famille d’industriels, propriétaire de nombreux domaines à Paris et dans le nord de la France. C’est dans la propriété de son père à Villers-Bretonneux, près d’Amiens, qu’il développa sa passion pour l’ornithologie et la botanique, en créant des serres et des volières pendant les vacances scolaires.
En 1908, il entreprit des études de botanique à l’université de Lille. Parallèlement il commença à voyager et à fréquenter les milieux scientifiques et artistiques d’Europe.
En 1910, il devint Président de la Ligue de Protection des Oiseaux tout en continuant à développer ses collections à Villers-Bretonneux. Après le service militaire, il entama des études de zoologie à la Sorbonne et fréquenta assidument le Muséum national d’Histoire naturelle, obtenant le statut de chercheur associé et correspondant.
Les affrontements de la Première Guerre mondiale ayant entrainé la destruction du domaine de Villers-Bretonneux au printemps 1918, Jean Delacour chercha une propriété avec plan d’eau et bâtiments anciens et fit l’acquisition du domaine de Clères qu’il acheta durant l’été 1919. En un an il fit remettre la propriété en état, creuser l’étang, construire des volières, réparer et décorer le château. En même temps, un architecte paysager anglais aménagea le parc pour recevoir oiseaux et mammifères. Bientôt, les animaux y évoluèrent en liberté. La collection d’oiseaux était si importante qu’elle a regroupé jusqu’à trois mille spécimens répartis en cinq cents espèces différentes.
La période de l’Entre-deux-guerres constitua l’une des plus intenses de l’activité scientifique de Jean Delacour qui voyagea beaucoup, dirigeant des expéditions scientifiques dont les plus célèbres concernèrent l’Indochine française d’où il ramena des milliers de spécimens. Elles donnèrent lieu à la publication de nombreux articles et livres. Il devint à la même époque correspondant des plus importants musées d’histoire naturelle du monde.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Jean Delacour se réfugia aux Etats-Unis et le château fut réquisitionné par les allemands en 1940 avant de servir d’hôpital militaire aux alliés en 1944. Les oiseaux n’y survécurent pas et les bâtiments furent grandement endommagés.
De New-York où il travaillait au zoo du Bronx, puis de Los Angeles où il occupa le poste de Directeur du Muséum d’histoire, de science et d’art, jean Delacour se tint continuellement informé de l’état du parc de Clères dont il a abandonné la direction à un collaborateur, chargé de le restaurer après la guerre.
En 1960, il prit sa retraite et s’installa à Clères qu’il céda au Muséum National d’Histoire Naturel en 1966.

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