C’est le titre d’un article datant de 2019, publié dans la revue Santé publique. Il est consultable ici.
En voici un extrait : « L’enquête Handicap Incapacités Dépendance de 1998 a montré combien les inégalités sociales étaient marquées dans le domaine du handicap et proches de celles qui s’observent, par exemple, pour l’espérance de vie, ou encore pour les causes de décès : « un jeune, fils d’ouvrier, est deux fois plus souvent atteint d’une déficience qu’un enfant de cadre ». De même, un enfant d’ouvrier a sept fois plus de risque d’entrer en institution pour enfants handicapés qu’un enfant de cadre ou profession libérale. À handicap de gravité équivalente, la proportion d’enfants handicapés entrant en institution est trois fois plus élevée chez les ouvriers et les employés que chez les cadres et les professions intermédiaires.
Les enfants repérés par le registre du RHEOP, nés entre 2000 et 2004, ont des niveaux d’incapacité très rarement inférieurs à 50 %. Les familles les plus concernées par le handicap sévère sont des familles d’ouvriers, qui fournissent entre 26 et 30 % des effectifs d’enfants, alors que ces CSP ne représentent que 19 à 21 % de la population générale de ces départements.
Des travaux sur la déficience intellectuelle légère en Isère font des constats proches : on rencontre chez les enfants atteints de déficience intellectuelle légère un taux de parents ouvriers significativement plus élevé que la moyenne. Cette étude concerne 267 cas issus d’une population cible de 15 100 enfants nés en 1997 en Isère. Ces mêmes travaux sur la déficience intellectuelle légère font état de familles peu favorisées : 40 % des parents y sont sans diplôme.
À l’école comme au collège, quel que soit le handicap, un panel d’enfants en situation de handicap suivi par l’Éducation nationale révèle que « les parents [de ces enfants] appartiennent plus souvent à une catégorie sociale défavorisée d’inactifs ou d’ouvriers que de cadres ou de professions intermédiaires ». »
